vendredi 18 mai 2012

Jour 16 : Dreamland


Le aoi matsuri a été reporté à aujourd'hui, et si le temps n'était pas au rendez vous hier, ce n'est pas le cas ce matin. Ciel bleu, soleil, chaleur. Il est quasiment 9h30 quand j'arrive au palais impérial, soit à peu près une heure avant, et déjà la foule se rassemble autour de l'allée principale. J'arrive à me placer juste devant le... je sais pas qui c'est en fait, mais c'est quelqu'un d'important genre gouverneur de Kyoto ou représentant impérial. Les origines du festival remontent à plus de 1400 ans, quand, suite à une récolte catastrophique, on fit galoper un cheval avec une cloche dans toute la ville pour apaiser les dieux. Le défilé est composé de 600 hommes, 36 chevaux, 4 boeufs, et 2 chars. Le cortège commence par des cavaliers et des hommes à pied, en tenue shinto. Ensuite une énorme charrette, grinçante et apparemment très lourde vu qu'il faut un bœuf et une bonne douzaine de bonhommes pour la tirer. En plus de pas être toute jeune, il y a un détail amusant dans le fait q'une glycine pousse à l'intérieur, et que ses fleurs bordent le toit. Elle est suivie par de nouveaux hommes et cavaliers. Tout ce petit monde se rend au sanctuaire Shimogamo, au nord, en effectuant un parcours d'une bonne dizaine de kilomètres. On m'a donc conseillé ce matin, d'aller voir passer le défilé au palais, car à l'arrivée ils sont fatigués et beaucoup moins frais.

Dignitaires de Kyoto




La charette


J'enchaine avec du métro, du shinkansen et du train pour aller entre Kakegawa et Shizuoka au Musée du thé, Ocha no sato, et accessoirement prendre des photos de cultures de thé. Arrivé à la gare de Kanaya, je trouve un paysage totalement différent, montagneux et vert. Dans le trajet en train je voyais déjà beaucoup de théiers, alors je décide de faire le trajet jusqu'au musée à pied pour photographier un maximum. Très bonne idée pour les photos, moins pour les jambes : C'est qu'il y a un sacré dénivelé ! Mais la vue, d'en haut, est magnifique. Des jardins de thé à perte de vue, sur des hauteurs du haut desquelles, les jours de beau temps sans brume, on peut voir le Fujisan. Aujourd'hui, malheureusement, je ne ferais que le deviner en fronçant bien fort les sourcils. En passant par la petite route de montagne qui passe dans les champs de théiers, je tombe nez à nez avec une bestiole bizarre qui m'aboie dessus avant de s'enfuir, un genre de croisement entre un tanuki et un tamanoir, avec un poil roux ; il m'a fait trop peur. Sinon, c'est une balade vraiment agréable et ombragée, et par cette chaleur, croyez moi, ça tombe à pic. Au sommet de la montagne, en plein milieu des jardins, le musée du thé.







Je rentre, paye et commence direct par une dégustation de matcha dans une belle maison de thé donnant sur un jardin. Je suis acceuilli par une dame qui m'emmène jusqu'à la chachitsu, et avant que je ne rentre, elle prévient sa collègue qui prépare le thé en lui disant : « Hé Sachiko, y'a un étranger qui veut boire du thé, c'est bon il parle japonais ! ». Enfer. Et là ça commence : le « doutuviens, kestufais, outhabite, tavukoiaujapon » et plein d'autres trucs que j'ai pas compris ; le tout avec un accent à couper au couteau et un débit de paroles que je n'avais jamais vu jusque là. Je réussis tant bien que mal à me débrouiller avec mon japonais sommaire.
La suite est une visite de musée plus classique, mais avec des bonnes femmes à tous les étages qui veulent absolument tavaner avec moi en japonais. Le deuxième étage est consacré au thés du monde, avec des reconstitutions de divers environnements de consommation à travers le monde. On passe ainsi de la maison de thé chinoise au salon anglais, avec des arrêts en Inde ou au Népal. Très rigolo. La dame de l'étage a essayé de me parler des différences entre les eaux de france et du japon, ainsi que de leur qualités pour préparer tel ou tel thé, mais j'ai rien compris. Comment je peux piger ce genre de conversation sans blague ? Je veux bien dire et comprendre des trucs faciles, mais franchement, partir dans des explications de PH et des mots hyper spécifiques en japonais (je pense que c'était basique et acide, mais comme j'ai rien pané...), faut pas déconner.
Le premier étage est consacré au thé japonais, avec une joli salle d'exposition de plein de belle chose, de vieilles machines et d'outils en tout genre. Dommage que toute les explications soient en Jap, car j'aurais bien aimé un peu plus de précisions. A cet étage, j'ai pu essayer de broyer du matcha. Oui, du thé en poudre ! On met les feuilles de thé brisées dans la meule en pierre et on tourne... 10 minutes pour avoir une quinzaine de grammes. Je suis reparti avec mon petit échantillon. Trop fun. Le rez de chaussée est un passage en revue des modes d'infusion dans les pays producteurs. Après un au revoir à toutes ces gentilles dames qui ne doivent pas voir souvent d'européens dans le coin, je retourne à la gare, par le même chemin qu'à l'aller.

C'est moi qui fait du matcha!




L'attente pour le shinkansen à Kakegawa est long, du coup je prends quelques photos pour passer le temps. 


Heureusement que j'ai révisé un peu avant de partir...



Quand j'arrive à Kyoto, il est pile huit heures, et l' Aqua Fantasy commence. L'Aqua Fantasy, c'est une espèce de grande fontaine avec des jets d'eau colorés orientables, pivotants, et d'intensité et de diffusion variable. Le tout est animé sur de la musique classique, et donne un spectacle son et lumière très beau.



Pour finir, un petit tour dans un resto d'okonomiyaki, un genre de fast food japonais, qui consiste à faire griller devant vous sur une plaque chaude des crêpes épaisses. Ces crêpes sont faites avec un œuf battu, de la farine, du chou, et ce que vous voulez en viande ou poisson, le tout arrosé de mayonnaise et de sauce barbecue. Ca tient bien au corps les okonomiyakis. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire