samedi 12 mai 2012

Jour 11 : Des daims et des kamis


Nous sommes vendredi, il faut gris et un peu froid, mais ce n'est pas trop grave, tant qu'il ne pleut pas. C'est un peu spécial aujourd'hui. Je vais rejoindre une ville qui m'appelle aux souvenirs, puisque c'est autour de celle-ci que j'avais, lors de mon dernier voyage, passé le plus de temps avec les membres de ma classe de japonais. Séquence nostalgie, tout est bien net dans ma mémoire, et je prends le train avec le cœur partagé entre légèreté et mélancolie. C'est le moment de voir si je retrouve les mêmes sensations et les mêmes repères.
Nara, c'est la ville d' « origine » de la culture japonaise, la première capitale, et les premières traces de civilisation sur l'archipel sont à Asuka, non loin de là. Elle est très touristique, ses monuments historiques, sa montagne, ses arbres sont bien connus de la population. Et puis il y a les daims. Par centaines, ils occupent le parc principal de la ville. On peut les nourrir en achetant des galettes achetés un peu partout dans Nara, mais attention, ces chers cerfs (dear deer en anglais lol) peuvent se montrer collants, insistants, voire même un peu agressif parfois.




Premier endroit, le Kofukuji, l'un des temples les plus influents de la période Nara. Il possède entre autre un musée avec des antiquités bouddhistes impressionnantes, dont une énorme statue représentant Kannon à 20 bras magnifique. Le pavillon central est en rénovation, mais les autres pavillons (notamment la pagode à cinq étages) sont tout à fait visibles.




Deuxième destination, le sanctuaire Taisugo Taisha, entouré d'une forêt d'arbres centenaires. Le chemin qui y mène ainsi que l'intérieur de ce temple est parsemé de milliers de lanternes, et 2 fois par an à l'occasion du festival des lanternes, elles sont allumées. Au cœur de l'établissement, on peut admirer un cyprès vieux de plus de mille ans, dont une partie passe dans le toit d'un des pavillons. Un autre arbre un peu plus loin est un amas issu de sept graines différentes, et qui ont poussé imbriqué les unes dans les autres. Il porte chance aux femmes enceintes. C'est en fait tout un complexe de sanctuaires s'étalant sur tout le flanc de la colline. Un peu plus loin, des arbres centenaires, au racines torturés et aux formes étranges forment une forêt dense. Un sanctuaire shinto est construit sur plusieurs principes. Vous franchissez d'abord un cours d'eau servant de protection, puis sous un torii : une porte où seul le dieu du sanctuaire et les humains peuvent rentrer ; enfin après un petit chemin qui monte en général, vous trouvez le sanctuaire en lui même. Le kami est enfermé dans une sorte de boîte renforcée par divers sceaux magiques. On jette une pièce (valeur symbolique, 1 yen suffit), on s'incline, on tire sur la corde, on tape deux fois dans ses mains en formulant son vœu dans sa tête, puis on s'incline une fois pour remercier.


Le grand arbre

Dont une partie passe dans le toit


L'arbre aux 7 graines

Les lanternes

Le très gros arbre du WakamiyaJinja

Le même vu de derrière



Mon chemin me mène vers le Todaiji, le temple du grand Bouddha. Pourquoi s'appelle-t-il ainsi ? A cause de l'immense shakamuni (Le bouddha le plus vénéré par les japonais) assis en plein milieu du temple. Sa taille est presque aussi haute que l'édifice, qui est l'une des, sinon la, plus importante construction en bois au monde, et à certains jours de l'année les deux fenêtres sur la façade du temple sont ouvertes, ces deux fenêtres étant à hauteur de ses yeux. D'en bas on peut avoir l'impression qu'un regard bienveillant se pose sur les épaules des visiteurs. Ce temple a vu sa toiture entièrement refaite il y a une vingtaine d'année, et lors de cette opération les piliers ont remonté d'un mètre cinquante, allégé du poids des tuiles. Il est le temple de Nara le plus célèbre, et évidemment un symbole de mon voyage passé.







En sortant, je commence à chercher dans mes souvenirs un jardin que j'avais découvert dix ans auparavant lors d'une sortie libre, le jardin de Yoshikien. Il se trouve en fait juste à côté d'un jardin plus grand, que je n'avais pas remarqué à l'époque et qui se trouve être le jardin Isuien, typique de l'ère Meiji, et qui possède de très belles maisons de thé. Qu'à cela ne tienne, j'enchaîne les deux et sors juste pour la fermeture. J'en garde des images magnifiques, et un retour de souvenirs assez impressionnant.

Isuien






Yoshikien



Il est temps de rentrer à Kyoto. De toute façon, tout ferme à cinq heures ici, donc il n'y a plus grand chose à faire. Je flâne un peu avant d'aller à la gare.

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