mardi 22 mai 2012

Jour 21 : Way back home


Voilà. On monte dans les trains, puis dans l'avion. Les deux mamies japonaises assises à côté de moi parlent espagnol, anglais et japonais bien sûr. On discute, on échange, on switche les langues. Ce vol a un arrière goût du Japon, on doit être 5 européens à tout casser et je n'ai même pas le réflexe de parler en français à l'hôtesse.
Après 12h, 4 films, 2 repas, on atterrit à Roissy. Il pleut des cordes. L'agent de police au contrôle des passeports est désagréable. On croise des français qui râlent. Bienvenue en France.

Jour 20 : バイバイ 日本!!


ournée classique de veille de départ : rangement des valises, préparation des derniers éléments. Comme il n'y a pas grand chose à dire, je vous laisse avec un top 5 des choses que j'ai le plus détesté au Japon, et un autre avec ce que j'ai préféré.

Top 5 Bad

  • Vous allez ga-lé-rer pour trouver une poubelle. Les rues sont impecs, mais pas pas une seule corbeille à papier en vue. De plus, le triage des ordures est un vrai casse tête, avec au moins 6 ou 7 sortes de poubelle différentes.
  • Le papier toilette, c'est du papier à cigarette, j'ai pensé pendant 3 semaines au moltonel triple épaisseur.
  • Les conducteurs sont fous, ils vous foncent dessus et pilent au dernier moment.
  • Trouver un endroit juste avec une adresse est tout simplement impossible. Ou alors il faut se présenter au comissariat de quartier pour qu'il vous aide avec un plan cadastral, mais il vaut mieux si possible, aller à l'endroit désiré avec un plan ou le lieu en question est indiqué.
  • L'urbanisme, c'est du grand n'importe quoi, on en a déjà parlé mais des fois on se dit que c'est vraiment dommage.


Mais le Japon malgré ces queslques petits couacs (que j'ai eu du mal à trouver d'ailleurs) ça reste quand même un pays extraordinaire avec plein de trucs que vous allez adorer.


Top 5 good

  • Vous avez soif ? Pas de problème, il y a des distributeurs de boissons absolument partout, même dans les recoins les plus inattendus.
  • Les gens seront adorables avec vous, polis, bien élevés, et surtout toujours prêt à vous rendre service. Le service dans les magasins et les restos est irréprochable.
  • Le Japon est un des pays les plus sûrs au monde, et voyager l'esprit tranquille, sans peur qu'on vous vole ou vous arnaque,est une sensation sans égal.
  • Il a des toilettes partout, elles sont propres, et souvent jolies. Et gratuites.
  • Manger au resto n'est pas très cher, et vous vous régalerez pour souvent moins de 20€.
  • Tout est bien rangé et bien organisé. Les gens vont la queue pour entrer dans le train, et les trains s'arrêtent pile en face des marques au sol indiquant les numéros de voiture. Dans les magasins les gens attendent leur tour, et personne ne se gare en double file dans la rue ou ne traverse en dehors des passages piétons.
  • Les rues sont d'une propreté à faire pâlir la Suisse.

Oui, je sais, ça fait 7, mais j'ai pas pu m'en empêcher, j'adore ce pays.

Jour 19 : Local


Comme le portefeuille commence à s'essouffler, je décide aujourd'hui de me balader dans Inamachi, pour profiter un peu de l'ambiance d'une ville populaire et pas trop agitée, loin des tentations financières de Tokyo.
Je fais un premier petit arrêt dans une forêt de bambou, juste à côté. Leur forme élancée est très élégante et le bruit du vent dans leurs feuilles est inimitable. 





Je reprends ma route en zigzaguant entre les champs et les rues. Et là, je tombe nez à nez avec... des théiers ! Il y en avait juste à côté de chez Antoine ! Bon d'accord, ceux là sont décoratifs, mais je cueille quand même quelques feuilles, et je prends des photos.




Je continue ma route vers un joli petit sanctuaire , calme et reposant, pas comme ceux de Kyoto ou Nara, submergés par les touristes. 




En me baladant, je me rends compte que la beauté se trouve dans des endroits souvent inattendus, des fleurs sortant du bitume ou de l'alignement des bicyclettes, tout est beau.

Un pigeonnier, quelle surprise!!










Dans ce genre de ville, on ne ressent pas le rush permanent comme à Tokyo, on ne perçoit pas les rues comme des attractions pour touristes comme à Kyoto, et ce n'est pas non plus la campagne totale comme à Shizuoka ou Narita. C'est une ville calme avec des gens dans leurs jardins, des clients au supermarché et des lycéens qui rentrent de l'école. On se sent vraiment au cœur de la vie des japonais, proche de leur habitudes et de leur façon d'être.

Jour 18 : La ville de la rose


Il y a deux semaines, en me promenant dans les rues d'Inamachi, j'ai vu une roseraie dont les fleurs n'étaient pas encore écloses. Cette fois ci, elles le sont bel et bien, et une fête de la floraison a lieu dans les jardins. Il y a des stands de toutes sortes, des grilleurs de yakitoris et d'okonomiyaki aux marchands de pâtisserie. On y vend des roses bien évidemment, mais aussi ces sodas old school avec une bille pour la pression, des vêtements à fleurs, des poissons rouges que l'on doit pêcher avec une épuisette. Il y a même un camion pour les dons sanguins. Il y a énormément de monde et les fleurs sont magnifiques, de couleurs très variées et de formes diverses. Je ne l'avais jamais remarqué, mais l'odeur quelles dégagent est elle aussi très variable suivant les espèces et les hybridations. L'odeur qui règne dans la roseraie est d'ailleurs très puissante.








L'après midi, dernier shopping à Omiya, puis dans un book off sur le chemin, gigantesque. A peu près tout est d'occasion, à des prix défiant toute concurrence. Il y en a pour tout les gôuts, canne à pêche, planche à voile, livres, CD, vaisselle, ustensiles de cuisine, vêtements, et bien évidemment : mangas, figurines et cartes en tout genre. Je passe un peu de temps à farfouiller, je fais quelque achats avant de rentrer. Dehors, une grande église dépasse des immeubles, très exotique.

vendredi 18 mai 2012

Jour 17 : Rencontres


Temps radieux. Le thé, son monde, son talent, c'est avant toute chose de faire rencontrer les gens aux coutumes et habitudes différentes, de partout à travers le monde, et que ceux ci se comprennent facilement peu importe les barrières de langage entre elles. Voilà l'impression que j'ai de cette journée passée en compagnie de Shirakata-san, responsable d'une manufacture de thé à Shizuoka, capitale du thé japonais. Je le rencontre à la gare, on échange quelque paroles en un mélange de japonais et d'anglais alternés, parfois dans une même phrase, avec des répétitions, des accrocs mais on se comprend, il sais aller à la simplicité et se montre très courtois et patient. 
L'acceuil est incroyable, d'abord nous allons visiter un producteur, maître dans la fabrication du produit brut, l'aracha. Monsieur Moriuchi réalise une partie des thés entièrement à la main, pour l'empereur, ainsi que pour divers concours. L'atelier du maître est attenant à sa maison, pas de chaussure évidemment, et nous voyons ainsi ses machines, des flétrisseurs, une rouleuse, un tambour séchoir et une étuve. Monsieur Moriuchi a le sourire des gens passionnés et accomplis, dont le regard reflète le bonheur de vivre dans la simplicité et la sérénité. Il est en train de faire un thé noir (rare au japon), en s'inspirant des thés de Darjeeling. Le cultivar utilisé est un croisement d'Assam et de thé japonais. L' étape est au roulage malaxage, qui dure une heure et demie, et il nous explique que l'odeur des feuilles passe de frais herbal, à pêche, puis à muscat. L'odeur des feuilles est incroyablement puissante, elle envahit tout l'atelier. Bonhomme intéressant et plein d'humour, il se montre très content de nous expliquez tout ça. Nous partons ensuite pour ses jardins de thé, nous visitons la partie qu'il cueille à la main et qu'il roule à la main pour un concours de thé. Nous visitons aussi le jardin de thé où ils se sont mariés, très pentu. Nous revenons à l'atelier pour dire au revoir.

La malaxeuse-rouleuse

Feuilles en court d'oxydation

Monsieur Moriuchi nous explique le flétrissage

Culture servant aux thés de concours et au thé impérial.

Les ventilateurs soufflent de l'air chaud lorsqu'il gèle

Le Jardin où se sont mariés Moriuchi-san et son épouse. Admirez la pente à droite.



Il commence à faire faim, et un bon tonkatsu nous attend dans un restaurant du centre, on en profite pour discuter en anglonais.
On se dirige ensuite vers la fabrique de thé de Shirakata-san, l'étape finale qui fera de l'aracha du sencha prêt à la consommation. Ici, les machines trient, puis les feuilles subissent un séchage final avant d'être conditionnées. Nous visitons l'usine avec le mâitre d'atelier, et j'ai un sentiment étrange, en me souvenant quand j'étais ouvrier et qu'une visite avait lieu. Cette fois-ci je suis de l'autre côté de la barrière. On me présente les machines une par une, leur rôle, leur mode de fonctionnement.

Une gigantesque machine qui tamise les feuilles pour les calibrer

Une machine très bizarre, qui détecte la couleur des feuilles et les trie

Le produit brut, attendant d'être traité et stocké à 4°C


Après cela, une dégustation des produits, on m'offre des cadeaux, puis on me reconduit à la gare. Je remercie mon hôte pour cette formidable journée. Je prends le shinkansen avec des images plein la tête, pour rejoindre Saitama, là où Antoine réside.

Jour 16 : Dreamland


Le aoi matsuri a été reporté à aujourd'hui, et si le temps n'était pas au rendez vous hier, ce n'est pas le cas ce matin. Ciel bleu, soleil, chaleur. Il est quasiment 9h30 quand j'arrive au palais impérial, soit à peu près une heure avant, et déjà la foule se rassemble autour de l'allée principale. J'arrive à me placer juste devant le... je sais pas qui c'est en fait, mais c'est quelqu'un d'important genre gouverneur de Kyoto ou représentant impérial. Les origines du festival remontent à plus de 1400 ans, quand, suite à une récolte catastrophique, on fit galoper un cheval avec une cloche dans toute la ville pour apaiser les dieux. Le défilé est composé de 600 hommes, 36 chevaux, 4 boeufs, et 2 chars. Le cortège commence par des cavaliers et des hommes à pied, en tenue shinto. Ensuite une énorme charrette, grinçante et apparemment très lourde vu qu'il faut un bœuf et une bonne douzaine de bonhommes pour la tirer. En plus de pas être toute jeune, il y a un détail amusant dans le fait q'une glycine pousse à l'intérieur, et que ses fleurs bordent le toit. Elle est suivie par de nouveaux hommes et cavaliers. Tout ce petit monde se rend au sanctuaire Shimogamo, au nord, en effectuant un parcours d'une bonne dizaine de kilomètres. On m'a donc conseillé ce matin, d'aller voir passer le défilé au palais, car à l'arrivée ils sont fatigués et beaucoup moins frais.

Dignitaires de Kyoto




La charette


J'enchaine avec du métro, du shinkansen et du train pour aller entre Kakegawa et Shizuoka au Musée du thé, Ocha no sato, et accessoirement prendre des photos de cultures de thé. Arrivé à la gare de Kanaya, je trouve un paysage totalement différent, montagneux et vert. Dans le trajet en train je voyais déjà beaucoup de théiers, alors je décide de faire le trajet jusqu'au musée à pied pour photographier un maximum. Très bonne idée pour les photos, moins pour les jambes : C'est qu'il y a un sacré dénivelé ! Mais la vue, d'en haut, est magnifique. Des jardins de thé à perte de vue, sur des hauteurs du haut desquelles, les jours de beau temps sans brume, on peut voir le Fujisan. Aujourd'hui, malheureusement, je ne ferais que le deviner en fronçant bien fort les sourcils. En passant par la petite route de montagne qui passe dans les champs de théiers, je tombe nez à nez avec une bestiole bizarre qui m'aboie dessus avant de s'enfuir, un genre de croisement entre un tanuki et un tamanoir, avec un poil roux ; il m'a fait trop peur. Sinon, c'est une balade vraiment agréable et ombragée, et par cette chaleur, croyez moi, ça tombe à pic. Au sommet de la montagne, en plein milieu des jardins, le musée du thé.







Je rentre, paye et commence direct par une dégustation de matcha dans une belle maison de thé donnant sur un jardin. Je suis acceuilli par une dame qui m'emmène jusqu'à la chachitsu, et avant que je ne rentre, elle prévient sa collègue qui prépare le thé en lui disant : « Hé Sachiko, y'a un étranger qui veut boire du thé, c'est bon il parle japonais ! ». Enfer. Et là ça commence : le « doutuviens, kestufais, outhabite, tavukoiaujapon » et plein d'autres trucs que j'ai pas compris ; le tout avec un accent à couper au couteau et un débit de paroles que je n'avais jamais vu jusque là. Je réussis tant bien que mal à me débrouiller avec mon japonais sommaire.
La suite est une visite de musée plus classique, mais avec des bonnes femmes à tous les étages qui veulent absolument tavaner avec moi en japonais. Le deuxième étage est consacré au thés du monde, avec des reconstitutions de divers environnements de consommation à travers le monde. On passe ainsi de la maison de thé chinoise au salon anglais, avec des arrêts en Inde ou au Népal. Très rigolo. La dame de l'étage a essayé de me parler des différences entre les eaux de france et du japon, ainsi que de leur qualités pour préparer tel ou tel thé, mais j'ai rien compris. Comment je peux piger ce genre de conversation sans blague ? Je veux bien dire et comprendre des trucs faciles, mais franchement, partir dans des explications de PH et des mots hyper spécifiques en japonais (je pense que c'était basique et acide, mais comme j'ai rien pané...), faut pas déconner.
Le premier étage est consacré au thé japonais, avec une joli salle d'exposition de plein de belle chose, de vieilles machines et d'outils en tout genre. Dommage que toute les explications soient en Jap, car j'aurais bien aimé un peu plus de précisions. A cet étage, j'ai pu essayer de broyer du matcha. Oui, du thé en poudre ! On met les feuilles de thé brisées dans la meule en pierre et on tourne... 10 minutes pour avoir une quinzaine de grammes. Je suis reparti avec mon petit échantillon. Trop fun. Le rez de chaussée est un passage en revue des modes d'infusion dans les pays producteurs. Après un au revoir à toutes ces gentilles dames qui ne doivent pas voir souvent d'européens dans le coin, je retourne à la gare, par le même chemin qu'à l'aller.

C'est moi qui fait du matcha!




L'attente pour le shinkansen à Kakegawa est long, du coup je prends quelques photos pour passer le temps. 


Heureusement que j'ai révisé un peu avant de partir...



Quand j'arrive à Kyoto, il est pile huit heures, et l' Aqua Fantasy commence. L'Aqua Fantasy, c'est une espèce de grande fontaine avec des jets d'eau colorés orientables, pivotants, et d'intensité et de diffusion variable. Le tout est animé sur de la musique classique, et donne un spectacle son et lumière très beau.



Pour finir, un petit tour dans un resto d'okonomiyaki, un genre de fast food japonais, qui consiste à faire griller devant vous sur une plaque chaude des crêpes épaisses. Ces crêpes sont faites avec un œuf battu, de la farine, du chou, et ce que vous voulez en viande ou poisson, le tout arrosé de mayonnaise et de sauce barbecue. Ca tient bien au corps les okonomiyakis.