Le aoi matsuri a été
reporté à aujourd'hui, et si le temps n'était pas au rendez vous
hier, ce n'est pas le cas ce matin. Ciel bleu, soleil, chaleur. Il
est quasiment 9h30 quand j'arrive au palais impérial, soit à peu
près une heure avant, et déjà la foule se rassemble autour de
l'allée principale. J'arrive à me placer juste devant le... je sais
pas qui c'est en fait, mais c'est quelqu'un d'important genre
gouverneur de Kyoto ou représentant impérial. Les origines du festival remontent à plus de 1400 ans, quand, suite à une récolte catastrophique, on fit galoper un cheval avec une cloche dans toute la ville pour apaiser les dieux. Le défilé est composé de 600 hommes, 36 chevaux, 4 boeufs, et 2 chars. Le cortège commence
par des cavaliers et des hommes à pied, en tenue shinto. Ensuite une
énorme charrette,
grinçante et apparemment très lourde vu qu'il faut un bœuf et une
bonne douzaine de bonhommes pour la tirer. En plus de pas être toute
jeune, il y a un détail amusant dans le fait q'une glycine pousse à
l'intérieur, et que ses fleurs bordent le toit. Elle est suivie par de
nouveaux hommes et cavaliers. Tout ce petit monde se rend au
sanctuaire Shimogamo, au nord, en effectuant un parcours d'une bonne
dizaine de kilomètres. On m'a donc conseillé ce matin, d'aller voir
passer le défilé au palais, car à l'arrivée ils sont fatigués et
beaucoup moins frais.
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Dignitaires de Kyoto |
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La charette |
J'enchaine avec du métro,
du shinkansen et du train pour aller entre Kakegawa et Shizuoka au
Musée du thé, Ocha no sato, et accessoirement prendre des photos de
cultures de thé. Arrivé à la gare de Kanaya, je trouve un paysage
totalement différent, montagneux et vert. Dans le trajet en train je
voyais déjà beaucoup de théiers, alors je décide de faire le
trajet jusqu'au musée à pied pour photographier un maximum. Très
bonne idée pour les photos, moins pour les jambes : C'est qu'il
y a un sacré dénivelé ! Mais la vue, d'en haut, est
magnifique. Des jardins de thé à perte de vue, sur des hauteurs du
haut desquelles, les jours de beau temps sans brume, on peut voir le
Fujisan. Aujourd'hui, malheureusement, je ne ferais que le deviner en
fronçant bien fort les sourcils. En passant par la petite route de
montagne qui passe dans les champs de théiers, je tombe nez à nez
avec une bestiole bizarre qui m'aboie dessus avant de s'enfuir, un
genre de croisement entre un tanuki et un tamanoir, avec un poil
roux ; il m'a fait trop peur. Sinon, c'est une balade vraiment
agréable et ombragée, et par cette chaleur, croyez moi, ça tombe à
pic. Au sommet de la montagne, en plein milieu des jardins, le musée
du thé.
Je rentre, paye et
commence direct par une dégustation de matcha dans une belle maison
de thé donnant sur un jardin. Je suis acceuilli par une dame qui
m'emmène jusqu'à la chachitsu, et avant que je ne rentre, elle
prévient sa collègue qui prépare le thé en lui disant : « Hé
Sachiko, y'a un étranger qui veut boire du thé, c'est bon il parle
japonais ! ». Enfer. Et là ça commence : le
« doutuviens, kestufais, outhabite, tavukoiaujapon » et
plein d'autres trucs que j'ai pas compris ; le tout avec un accent à
couper au couteau et un débit de paroles que je n'avais jamais vu
jusque là. Je réussis tant bien que mal à me débrouiller avec mon
japonais sommaire.
La suite est une visite
de musée plus classique, mais avec des bonnes femmes à tous les
étages qui veulent absolument tavaner avec moi en japonais. Le
deuxième étage est consacré au thés du monde, avec des
reconstitutions de divers environnements de consommation à travers
le monde. On passe ainsi de la maison de thé chinoise au salon
anglais, avec des arrêts en Inde ou au Népal. Très rigolo. La dame
de l'étage a essayé de me parler des différences entre les eaux de
france et du japon, ainsi que de leur qualités pour préparer tel ou
tel thé, mais j'ai rien compris. Comment je peux piger ce genre de
conversation sans blague ? Je veux bien dire et comprendre des
trucs faciles, mais franchement, partir dans des explications de PH
et des mots hyper spécifiques en japonais (je pense que c'était
basique et acide, mais comme j'ai rien pané...), faut pas déconner.
Le premier étage est
consacré au thé japonais, avec une joli salle d'exposition de plein
de belle chose, de vieilles machines et d'outils en tout genre.
Dommage que toute les explications soient en Jap, car j'aurais bien
aimé un peu plus de précisions. A cet étage, j'ai pu essayer de
broyer du matcha. Oui, du thé en poudre ! On met les feuilles
de thé brisées dans la meule en pierre et on tourne... 10 minutes
pour avoir une quinzaine de grammes. Je suis reparti avec mon petit
échantillon. Trop fun. Le rez de chaussée est un passage en revue
des modes d'infusion dans les pays producteurs. Après un au revoir à
toutes ces gentilles dames qui ne doivent pas voir souvent
d'européens dans le coin, je retourne à la gare, par le même
chemin qu'à l'aller.
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C'est moi qui fait du matcha! |
L'attente pour le
shinkansen à Kakegawa est long, du coup je prends quelques photos
pour passer le temps.
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Heureusement que j'ai révisé un peu avant de partir... |
Quand j'arrive à Kyoto,
il est pile huit heures, et l' Aqua Fantasy commence. L'Aqua Fantasy,
c'est une espèce de grande fontaine avec des jets d'eau colorés
orientables, pivotants, et d'intensité et de diffusion variable. Le
tout est animé sur de la musique classique, et donne un spectacle
son et lumière très beau.
Pour finir, un petit tour
dans un resto d'okonomiyaki, un genre de fast food japonais, qui
consiste à faire griller devant vous sur une plaque chaude des
crêpes épaisses. Ces crêpes sont faites avec un œuf battu, de la
farine, du chou, et ce que vous voulez en viande ou poisson, le tout
arrosé de mayonnaise et de sauce barbecue. Ca tient bien au corps
les okonomiyakis.